5 conseils pour négocier son préavis de départ

On y est. Tu as décroché ton prochain job, celui que tu attendais et pour lequel ta motivation n’a d’égal que ta hâte de commencer ! Seulement voila, tu as un préavis.

Dans ta tête, tu es probablement déjà un peu parti.e puisque tu as annoncé autour de toi ton départ, mais il te reste probablement 2 ou 3 mois en poste. Du moins sur le papier. Car il peut toujours y avoir un petit décalage entre ce qui est prévu et ce qui aura réellement lieu.

Petit tour d’horizon de nos 5 conseils pour négocier son préavis de départ dans les meilleures conditions !

Let’s warm up!

Pourquoi met-on des préavis dans les contrats de travail ?

La première chose à faire, c’est de prendre un peu de recul. Si de ton côté la décision de partir est peut-être prise depuis quelques temps, il y a des chances que pour ton employeur, cette nouvelle soit beaucoup plus récente. Vous n’aurez donc pas la même vision du temps car pour toi, c’est une réflexion qui murit depuis longtemps, quand pour lui c’est une (mauvaise) nouvelle souvent assez brusque. C’est alors un élément à prendre en compte quand on souhaite négocier son préavis de départ.

Quand on y réfléchit, c’est logique de demander un préavis à ses collaborateur.trice.s. Si on pouvait du jour au lendemain sortir d’une organisation sans en perturber le fonctionnement ou les projets, ce serait miraculeux mais ce n’est malheureusement que très rarement le cas. Une période de préavis est donc avant tout là pour permettre à l’organisation d’anticiper un minimum ton départ et pouvoir se réorganiser en conséquence.

Donc avant de te lancer dans la négociation avec ton service RH et/ou ton.ta boss, garde en tête qu’eux n’ont pas la même temporalité que toi sur le sujet et que c’est finalement assez logique de faire un préavis.

Pour négocier son préavis, pas d’affect, que du factuel !

1ère étape pour négocier son préavis : lister l’ensemble des sujets et projets sur lesquels tu travailles en ce moment. En fonction de la nature de ton poste, tu peux notamment faire la différence entre tes missions récurrentes (les sujets chauds) et des chantiers de fonds (les sujets froids). Ton objectif est d’identifier les prochaines dates et étapes importantes de ces projets et de les lister. Pour clarifier la situation, rien de mieux que de les représenter visuellement sur une frise.

Le fait d’identifier ces moments importants va t’aider à repérer le meilleur moment potentiel pour partir et à commencer à préparer un plan d’action pour assurer une bonne transition des sujets. Note bien que ces éléments permettent de rester très factuel et professionnel. Tu n’es pas en train de jouer sur la corde sensible ou sur ta (bonne ou mauvaise) relation avec ton management. Tu es purement factuel sur la liste de tes projets en cours, pour proposer la solution qui te semble la plus adaptée.

C’est là qu’on fait la transition vers la 2ème étape pour négocier son préavis👇

Rien de mieux que d’être acteur de son départ pour négocier son préavis

2ème étape, proposer un plan d’action. Comme souvent, il est plus confortable d’être à l’initiative dans une discussion comme celle-ci. Au moment de négocier son préavis, on va avoir 2 types de personnes. Celle qui dit “J’aimerais ne pas faire mes 3 mois complets de préavis, ça vous paraît possible?”. Et celle qui dit “J’ai regardé, je pense que le moment idéal pour quitter l’entreprise serait le 12 Octobre pour les raisons suivantes et voila comment ça pourrait se passer.”. Vu comme ça, on te laisse deviner quelle attitude on recommande.

Grâce au travail que tu as effectué dans l’étape précédente, tu as une visibilité claire sur les prochaines étapes et dates importantes sur tes projets. L’idée maintenant c’est d’y ajouter un plan d’action. A quel moment peux-tu annoncer aux autres parties prenantes ton départ ? A qui pourrais-tu confier les sujets urgents que tu ne pourras pas mener à bien jusqu’au bout ? Comment gérer l’éventuel décalage entre ton départ et ton.ta remplaçant.e ? Autant de questions que ton management va se poser et sur lequel tu peux l’aider. Sans faire le travail à leur place, tu peux leur simplifier la vie car personne ne connaît mieux tes sujets et leur agenda que toi-même.

On dit souvent que dans une organisation, ton objectif doit être de faire gagner du temps aux personnes autour de toi. C’est l’occasion de le prouver une dernière fois avant ton départ. Propose leur le plan idéal pour bien gérer ton départ (avec une date officielle), comme si tu étais eux. Et fais le coïncider avec tes objectifs personnels au passage. Tu l’as compris, pour négocier son préavis, il faut anticiper ton départ et en être le premier acteur ! 😉

Être transparent avec ton futur employeur pendant la négociation de préavis

Pour négocier son préavis, il faut prendre en compte toutes les parties prenantes autour du sujet. En parallèle de la négociation avec ton employeur actuel, il y a un autre employeur que tu ne dois surtout pas négliger, c’est celui qui t’accueillera prochainement ! Parce que de son côté, il a lui aussi une temporalité différente qui peut être source d’attente. Imagine par exemple que ton recrutement a duré plus longtemps que prévu, que tu aurais idéalement du arriver il y a déjà 2 mois, ou qu’il a un nouveau projet urgent à lancer. Pour lui, chaque jour sans toi est un potentiel casse-tête.

Pour toi, la négociation de préavis te permettra soit de commencer ton prochain job plus tôt, soit de prendre un petit break entre les 2 jobs. Dans tous les cas, on t’invite à être transparent avec ton futur employeur. Ca veut dire :

  • Lui dire dès le début si tu penses que la négociation de préavis sera compliquée
  • Lui dire officiellement quelle serait la situation idéale pour toi (date de départ, break ou pas, et date d’arrivée)

En théorie, ton futur employeur devrait préférer te voir arriver en pleine forme plutôt que sur les rotules si tu finis ton expérience précédente un peu fatigué.e. Donc il devrait se montrer plutôt flexible et s’il ne l’est pas, c’est qu’il a lui aussi ses bonnes raisons. Mais comme toujours, l’important c’est d’en parler et d’être franc. Surtout lorsqu’il s’agit de construire les bases de la relation avec ton futur management ! Une fois que les intentions de tout le monde sont claires, on t’invite à communiquer régulièrement avec ton futur employeur, pour le tenir au courant de l’avancée des discussions.

Négocier son préavis de départ, c’est donc aussi prendre en compte et prévoir son arrivée dans la nouvelle organisation qui t’accueillera !

Garder en tête que négocier son préavis de départ, ce n’est pas juste négocier une date de départ

C'est une négociation tripartite puisqu'il y a non seulement l’entreprise que tu quittes et toi, mais aussi la nouvelle entreprise. Donc comme dans toute négociation, plus tu as d'infos sur les intentions / contraintes des autres parties, plus tu peux aboutir à une solution win-win.

Exemple : ta nouvelle entreprise te dit que le plus tôt c'est le mieux. Ils ont peut-être d'autres éléments à te partager sur des dates particulières, des rassemblements, séminaires, débuts de campagne ou autre qui nécessiteraient vraiment ta présence. Idem du côté de l’entreprise que tu quittes sauf que là, tu maîtrises plus le calendrier interne. Par exemple, il y a peut-être une dernière campagne / opé début février qui nécessite ton intervention et une en avril avec de la préparation que tu peux faire en amont etc..

En gros l'idée c'est de se dire que chacun a intérêt par confort à te demander de faire le max. En revanche, si tu les invites à vraiment se poser la question de pourquoi ils ont besoin de toi factuellement, la réponse sera peut-être différente. Dans ce cas, ils pourront se rendre compte qu'en vrai, ils peuvent être plus flexibles.

3 exemples d’arguments concrets pour négocier son préavis

L'enjeu n'est pas uniquement ta date de départ, mais ton départ au sens large. Dans la négociation d'un préavis de départ, c'est en réalité la négociation d'un départ qui se joue. A partir de là, tu as plein d’autres cartes à jouer pour faire évoluer la date, puisqu’elle n’est pas la seule variable qui compte.

Si tu te mets à la place de ton employeur, ses craintes peuvent être très variées : avoir quelqu’un pour te remplacer avant ton départ, assurer une bonne passation avec ton.ta remplaçant.e, finir tel sujet / dossier en cours important etc.. Toutes ces craintes sont autant de cartes potentielles pour toi dans ta négociation.

Voici donc 3 exemples concrets d’arguments que tu peux apporter dans la discussion pour faire un pas vers ton employeur et l’inviter à en faire un vers toi (des cartes à jouer pour négocier son préavis en somme) :

  • Avoir quelqu’un pour te remplacer au moment de ton départ : propose de relayer l’annonce, de la diffuser au maximum auprès de ton réseau, de te rendre disponible pour des entretiens, de mettre à jour ta fiche de poste, d’aider à screener / identifier des profils potentiels .. bref, tout ce que tu peux faire pour aider ton employeur à trouver la personne qui prendra ta place !
  • Assurer une bonne passation : propose de ne pas faire l'intégralité de ton préavis et en échange te rendre dispo quelques jours pour une passation quand ton.ta remplaçant.e sera arrivé.e. Ca peut être beaucoup plus intéressant pour ton employeur de te laisser partir plus tôt que prévu en échange d'un temps dédié pour revenir faire une vraie passation. Et du côté de ton futur employeur, c'est quelque chose qu'ils sont probablement en mesure d'entendre aussi puisque ça te permettra d’arriver plus tôt que prévu. Tu peux aussi proposer de documenter tout ton poste et préparer un onboarding le plus qualitatif possible pour la personne suivante à l'écrit, en tuto vidéo etc ... #KnowledgeManagement. Ça peut paraître basique, mais en fonction de la culture de ta boîte actuelle et du turnover, ça peut être très valorisé de leur côté
  • Finir un sujet / dossier important pour négocier son préavis : on en revient au 2ème point sur le fait d’être acteur de son départ et d’anticiper au mieux tous les sujets importants pour ton employeur actuel en le rassurant sur le fait qu’ils seront bien gérés avant ton départ. Et surtout en lui faisant prendre conscience que tu n’as probablement pas besoin d’être dans l’organisation jusqu’au bout de ton préavis pour que ça se passe bien.

Te voila prêt.e à négocier un préavis de départ

Avec ces conseils (la prise de recul, la planification, le fait d’être acteur de ton départ, la transparence et des cartes à jouer pendant la négo), tu as maintenant en mains tous les ingrédients pour bien négocier son préavis. Si tu as été recruté.e par un cabinet de recrutement, tu peux également bien entendu le solliciter pour obtenir un avis extérieur. Si tu es actuellement en pleine négociation, on te souhaite d’arriver à ton objectif pour commencer à te projeter sur ta future prise de poste ! 😉

A bientôt !

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PE, co-founder de BOOST